> Betta splendens > Génétique > Génétique et couleurs > Marbré

Génétique et couleurs chez le Betta splendens

Les différentes couleurs du Betta splendens relèvent de deux phénomènes différents : la présence de pigments, à l'origine des couleurs pigmentaires, et les propriétés physiques de la lumière, responsables des couleurs structurales.

Pour mieux comprendre l'hérédité des différentes mutations liées aux couleurs chez le Betta, la "théorie des 4 couches" a été développée par H.M. Wallbrunn.
De manière théorique, les couleurs chez le Betta splendens ont été organisés en quatre couches successives : la couche jaune (couche la plus profonde), la couche noire, la couche rouge, et la couche irisée (couche la plus superficielle).

Cliquez sur l'une des quatre couleurs ! La couche jaune La couche noire La couche rouge La couche irisée

La diversité des couleurs chez le Betta splendens domestique correspond aux différentes combinaisons alléliques possibles pour l'ensemble des gènes de chacune des quatre couches de couleur, et de la présence ou non du caractère marbré.

Le cas particulier du caractère marbré

Les premiers Bettas marbrés ont été sélectionnés par O. Gulley à la fin des années 1960-début des années 1970.
O. Gully a introduit dans une lignée de Bettas noirs des Bettas à tête blanche venant d'une lignée de J. White, et ce afin d'obtenir des Bettas noirs à motif papillon (Sonnier, 1975a).

Phénotypes marbré noir cellophane



Chez les premiers bettas marbrés, la mutation marbré affecte la distribution de la mélanine.

Les Bettas issus d'une lignée marbré montrait plusieurs phénotypes allant d'unicolore noir à unicolore cellophane, en passant par tous les intermédiaires dont les Bettas marbrés noirs/cellophanes et les Bettas noirs à tête blanche (pie) (Sonnier, 1975a & 1975b).

A la même époque, G. Lucas récupère lors de la convention IBC de Cincinnati (1970) des Bettas noirs fertiles issus d'une souche de J. Roche (Hansen, 1976). G. Lucas appelle ces Bettas noirs fertiles black lace. En reproduisant deux "black lace", G. Lucas obtient très peu de Bettas noirs, la plupart des jeunes montrant des traces cellophanes sur le corps et dans les nageoires, d'autres ayant la tête entièrement blanches (Lucas, 1971).
Les Bettas unicolores noirs fertiles appelés black lace par G. Lucas seraient donc des Bettas issus d'une lignée marbré, chez qui la mutation ne s'exprime pas au niveau du phénotype.
Les black lace n'en sont pas pour autant des "mélanos marbrés". Dans une souche de mélano marbré, les femelles unicolores noirs restent stériles (Hansen, 1976).


Ces Bettas marbrés noirs/cellophanes ont ensuite été croisés avec des souches de différentes couleurs.


L'introduction de la mutation nageoires panachées dans une souche de Bettas marbrés "stabiliserait" le motif papillon (Owen, V. & Owen, K., 1974).

Phénotypes marbré irisé cellophane


Chez les Bettas irisés, le motif papillon n'apparaît que dans une souche de Bettas irisés marbrés.

La couche irisée semble ne pas être affectée par le caractère marbré.
La différence de couleur entre les zones bleu/vert et les zones blanc/cellophane est liée à la présence ou à l'absence de mélanine sous la couche irisée (Sonnier, 1975b).

Phénotypes marbré irisé cellophane



Chez les Bettas rouges, le motif papillon peut être apparaître dans une souche de Bettas rouges marbrés, mais peut également être associé à la mutation nageoires panachées, ou à la combinaison "marbré"/"nageoires panachées".

Phénotypes marbré irisé cellophane



Chez les Bettas rouges, la disparition progressive du rouge peut être associée à la mutation marbré. Elle pourrait également être associée à la mutation rouge perdu.


Quel est la génétique du caractère marbré ?

Le phénotype marbré a été associé à l'allèle muté partiellement dominant MB et à expression variable du gène marbré (Hesson & Smith, 1982; van Esch, 2004).
F. Sizemore (1985) a proposé une autre hypothèse concernant l'hérédité du caractère marbré, hypothèse basée sur l'interaction de plusieurs gènes (hérédité polygénique) : le gène "pie", le "gène tâches", le gène "rouge-perdu" et le gène "répartition en zones".
Enfin, S. Saunders (1985) a proposé la théorie selon laquelle un élément transposable, encore appelé "gène sauteur" serait associé au caractère marbré.

L'existence des éléments transposable a été démontré suite aux travaux de B. McClintock qui a étudié les mécanismes responsables des variations de couleur apparaissant sur les grains de maïs indien. Je vous invite à taper maïs indien ou indian corn dans un moteur de recherche...
Après avoir consulté les images proposées par cette recherche, tranposons cette apparence sur des Bettas...

Phénotypes marbré irisé cellophane

S. Saunders (1985) donne également un résumé des caractéristiques des souches de Bettas marbrés :


Bibliographie :
Hansen, R., 1976. The Origin of the Marble Betta. The IBC's technical assistance library, CS11 (Flare 10-2).
Hesson, R. & Smith, M., 1982. Approaching Marbles. The IBC's technical assistance library, CS26 (Flare 15-6).
Lucas, G.A., 1971. Betta genetics part XII. The New "Fertile" Black Betta: A Paradox. The IBC's technical assistance library, GL12 (Flare 4-2).
Saunders, S., 1985. Indian corn and marble Bettas. The IBC's technical assistance library, CS2 (Flare 19-2).
Sizemore, F., 1985. What is marble? Flare 18:6.
Sonnier, J., 1975a. Marble Bettas are back. The IBC's technical assistance library, CS8.
Sonnier, J., 1975b. Marble Betta Types. The IBC's technical assistance library, CS15.

Copyright "Ornithologie & Betta" 2009-2010, tous droits réservés.